Épilogue (suite)

Cher journal,

Cela doit faire près de dix ans que je t’ai écrit ! Les événements des dernières années m’ont gardé assez occupée, je dois dire. Après toutes ces années, je crois avoir enfin trouvé ce qui me faisait rêver jadis. Je viens de mettre au lit les enfants, et en faisait un peu d’ordre dans les affaires de ces trois anges, j’ai trouvé mon bon vieux journal. Bien évidemment, je n’ai pu m’empêcher de relire mes nombreuses pensées d’autrefois. Isabelle est encore auprès de moi, elle nous aide dans les diverses tâches ménagères, comme la cuisine, et elle enseigne aux enfants les règles de l’étiquette. Elle ne peut s’empêcher de leur raconter notre grande aventure, quand l’après-midi est pluvieux ou que la soirée auprès du feu nous rassemble. Durant ces moments de nostalgie, Émile et moi nous regardons, et, dans le reflet de ses yeux, je revois l’éclat des vagues. Je suis si heureuse avec lui. Je n’aurais pu espérer meilleure vie au Nouveau-Monde.

Mais la direction d’une seigneurie est exigeante. Ce soir, je suis épuisée : ce matin, deux de nos censitaires se sont plaints à propos du moulin qui s’est brisé. Émile a dû descendre la route et vérifier ce qu’il en était. Pendant ce temps, Adam a déchiré son vêtement en jouant à l’école. Ce garçon est très agité, pour un enfant de 10 ans. Je l’aime tout de même beaucoup, il sera toujours mon petit ange, le premier fruit de mon amour pour Émile.

Tu comprendras, j’en suis sûre, que je n’ai dorénavant plus besoin d’un journal pour confier mes sentiments. J’ai réalisé mon rêve et j’ai trouvé le bonheur. Je te remercie cher journal, et je te repose une dernière fois dans mon coffre argenté.

Roxanne.



Le soleil couchant laissait pénétrer ses derniers rayons de lumière au travers des volets du manoir. La famille Dreyer, réunie autour de la table, savourait une délicieuse soupe française préparée par Isabelle. Après quelques fromages, Adam alla chercher une bouteille dans la cave. Émile s’en servit une coupe et la souleva très haut dans les airs. Il sentit son arôme. Il avait réussi, avait fait honneur à sa propre famille et avait désormais son propre domaine. Il prit une grande gorgée de sa coupe.




Les moulins à eau
Fonctionnement et rôle dans la seigneurie


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